Tourisme solidaire dans la vallée du Sambirano 2
Une région riche en plantations
Suite de notre reportage http://ecotourisme-magazine.hautetfort.com/archive/2007/09/01/tourisme-solidaire-dans-la-vallee-du-sambirano-5916847.html
Aujourd’hui, Joël sera notre guide. Au programme de la journée, visite des plantations d’Ambanja, célèbres notamment pour leur cacao, l’un des meilleurs au monde. Enfourchant nos vélos, nous voilà partis à travers les rues animées d’Ambanja en direction des plantations. Le relief plat de la région fait du deux-roues le moyen de transport idéal. D’ailleurs, une grande partie de la population se déplace ainsi. A la sortie de la ville, nous empruntons une piste large qui nous mène au cœur d’une immense agroforêt. De gigantesques et magnifiques arbres (mantalias, hévéas, albizias, tecks, manguiers…) donnent l’ombrage nécessaire à la culture du cacao. La plantation que nous visitons couvre 2000 hectares dont 600 sont réservés à la culture du cacao. Les autres productions importantes de la région sont la célèbre vanille de Madagascar, le poivre, l’ylang-ylang, le vétiver, le patchouli, le café…
Originaire d’Amérique du Sud, le cacaoyer a été introduit dans la région à la fin du XIXe siècle. « Ici, trois variétés sont cultivées : criollo, forastero et trinitario qui est un hybride des deux premières » nous précise Joël. « La variété qui donne la meilleure qualité de cacao est criollo, mais elle a un plus faible rendement. » Environ 85 % des fèves de cacao produites sont exportées, principalement vers l’Europe.
Sillonnant les plantations, Joël nous explique les étapes de récolte et traitement du cacao. Les cabosses de cacao, de couleurs variées et vives (jaune, violet, rouge, vert…), arrivent à maturité 6 mois après la pollinisation. Elles sont alors ramassées et transportées dans de petites charrettes à zébus jusqu’au lieu « d’écabossage ». Des femmes se chargent d’ouvrir les fruits pour en retirer les fèves. Il faut les voir manier leur machette avec dextérité ! Chaque jour, elles peuvent ainsi décortiquer jusqu’à 6000 cabosses. Les fèves sont ensuite stockées dans des sacs de jute. Elles y fermenteront une semaine, puis seront étalées au soleil pour sécher.
Rencontres à Anjavimilay…
L’excursion se poursuit en direction du village d’Anjavimilay. Les plantations traversées abritent une biodiversité riche adaptée au milieu forestier cultivé. Vous ne manquerez pas d’y rencontrer quantité d’oiseaux, de reptiles et d’insectes. En chemin, nous croisons de nombreux caméléons panthères aux couleurs vives, particulièrement impressionnants. Avant d’arriver au village, Joël nous emmène au bord d’un lac sacré où se déroulent régulièrement des cérémonies. Pour s’approcher du plan d’eau, la coutume veut que l’on se déchausse et que l’on soit revêtu d’un pagne. D’après Joël, la légende veut qu’ « il y a bien longtemps, des sakalavas en provenance du Menabe, région de l’Ouest de Madagascar, parvinrent ici alors qu’ils étaient pourchassés par le peuple merina. Arrivant au lac, ils préférèrent s’y jeter et mourir plutôt que d’être capturés par leurs poursuivants. Ils se sont par la suite réincarnés en crocodiles et règnent depuis lors sur le lac, où bien entendu il est interdit de se baigner !« .